22/05/2011
Féminisme à deux vitesses. (Du #DSK inside...)
Il y a quelques années de ça, j’avais regardé une émission de Pivot dans laquelle intervenait Denise Bombardier. Je ne me rappelle pas précisément du contenu, juste qu’elle parlait de nous, sacrés français, et qu’elle s’énervait. Et moi aussi je m’énervais. Je lui en voulais de ce regard critique qu’elle posait sur nous. Je ne sais plus quel était le sujet et il faudra que je le retrouve, pour le visionner à nouveau, avec une bonne quinzaine d’années en plus peut-être que l’adulte que je suis ne réagira pas comme l’adolescente de l’époque, amoureuse de son pays et de son patrimoine, de ses qualités comme de ses défauts...
L’autre matin j’ai écouté Denise Bombardier sur France Inter, au sujet de l’affaire DSK, et j’ai été d’accord avec elle sur un point. Cette capacité des hommes et des femmes aussi, à penser connaître tout de l’intimité d’un homme juste parce qu’ils sont ami avec. S’il y a bien un comportement qui n’appartient qu’aux hommes et aux femmes de ne connaître vraiment qu’en le vivant avec eux, c’est le comportement sexuel.
Denise Bombardier par franceinter
Comme beaucoup de femmes, j’ai pu voir la différence entre un homme élégant et bien élevé en public, et insistant aux limites du supportable quand il s’agit de mettre sa queue dans ta chatte, autant dire les choses comme elles sont. Il est curieux d’observer l’homme maître de lui-même, gentleman, ou simplement d’une déférence amicale, se mettre à vous assaillir en tête à tête de demandes d’abord verbales, avant d’y joindre les gestes. Les mains qui vous tiennent et vous attrapent la tête et les épaules, le souffle dans le cou. Les mots encore, comme pour se convaincre lui-même que votre non est en fait un signe de oui. Les mains encore qui remontent le long des jambes. Rien d’excitant à cela, que du pathétique lourd. La seule possibilité est de crier pour que ça cesse, entendre des insultes pour se dédouaner « hystérique », « faut savoir ce que tu veux », comme s’il y avait la moindre connivence au départ.
Est-ce un viol ? Oui. Au moins celui de la dignité de chacun, celui de la confiance mutuelle, peut-être celui de l’amitié.
Alors, la prochaine fois que vous lirez un reportage sur les tournantes en banlieue, ou simplement sur la pression sociale et sexuelle que subissent les jeunes filles qui se voient réclamer des « 06 wesh mademoiselle t’es belle » par des jeunes à casquettes, demandez-vous s’il y là un monopole de la connerie masculine, ou si elle se manifeste juste différemment.
Et je dis cela surtout à l’intention des leaders qui ont construit leur carrière sur une certaine idée du féminisme, et qui s’assoient dessus aujourd’hui. #RIP Michèle Sabban entre autre.
*Excellent article de Rue 89 par Blandine Grosjean :
« En France, la violence sexuelle, c'est le jeune, l'Arabe ou le Noir »
12:10 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : dsk, dominique strauss kahn, michèle sabban, féminisme, viol, agression, insistance | | Facebook | | |
17/05/2011
Bistougate, morale et jugements de valeur
Depuis quelques jours que le pays est en état avancé de « sidération » devant l’affaire DSK, je passe de l’incompréhension, à la colère, pour revenir à la tristesse ou au dégout.
Quelles questions nous posent ces faits ? J’en vois plusieurs.
-Le danger de la personnalisation,
-L’idée que DSK est une perte en tant que candidat de gauche,
-Le danger de l’élitisme mal placé,
-Le danger de prendre partie pour l’un ou l’autre, devançant ainsi la justice,
-Le danger d’oublier ou pire de salir la victime,
Le danger de la personnalisation : faire une campagne autour d’un homme ou d’une femme, au lieu du programme. Depuis le début, cette histoire de primaires au PS pour désigner le bon candidat, si elle part d’une intention louable, faire l’unité, est mal goupillée. Tout cela souffre d’une seule maladie : l’absence d’union ferme et définitive autour d’un programme ferme et définitif lui aussi. Avec une vraie assise idéologique et un programme rêvé, travaillé, la question de l’homme ou de la femme qui porte les couleurs du PS devient secondaire. Là, nous avons assisté, malgré les démentis des uns et des autres, à une bataille d’égo faites de chausse-trapes et de gamineries. Et puis, dans une certaine mesure, on renouvelle l’erreur faite à l’époque de Delors : tout miser sur une personnalité, sous prétexte qu’elle plait à gauche comme à droite, sans se poser la question de la viabilité de la chose. Mettre en avant les compétences de DSK, le carnet d’adresse mondial de DSK, le bon rapport avec les médias de DSK etc.… au lieu de parler du fond, du programme, des idées, voilà où ça mène certains : à se retrouver avec du vide, une fois le candidat parfait hors course. Qu’on se le dise, l’important n’est pas de savoir si on va élire DSK ou Royal ou Hollande ou Aubry, mais plutôt quel programme le PS propose à la France, quelle alternative à l’UMP !
L’idée que DSK est une perte en tant que candidat de gauche. Voilà encore une erreur d’appréciation : considérer que DSK était (est ?) le meilleur candidat à Gauche… Mais DSK est-il seulement de gauche ? J’avais déjà fait part dans un précédent billet, , de mes doutes eu égard à son action au sein du FMI, et tout simplement au vu de ses convictions plus libérales que sociales…. Quel intérêt d’élire un socialiste à la tête de notre pays, s’il n’offre pas d’alternative au programme social et économique de l’UMP ? La question est simple à comprendre, personne n’apporte de réponses. Là encore, on en revient aux fondamentaux : établir un vrai programme de gauche (n’est-ce pas Lionel) et le faire porter par un candidat qui y adhère. Le reste c’est bullshit.
Le danger de l’élitisme mal placé. J’ai un peu regardé la télévision et lu la presse écrite, et qu’ai-je vu à longueur de commentaires : une presse et des hommes politiques s’émouvoir qu’un homme de la stature de DSK passe en jugement entre une pute et un vendeur de coke. Et oui, voir un des "leurs" attendre son tour pour répondre d’une inculpation en public, cela en a troublé plus d’un. J’ai entendu des éditorialistes s’émouvoir, parce que en France nous ne sommes pas habitués, il y aurait eu un « protocole ». J’ai failli tomber de ma chaise…. Un protocole ? Quel protocole ?? C’est le lot de tous les français que de risquer du jour au lendemain de se retrouver à subir l’humiliation d’une garde à vue et d’une présentation devant un juge, le visage défait, l’air hagard… Il faudrait peut-être demander à certains d’enquêter sur le système judiciaire français, ou simplement d’aller dans les commissariats et tribunaux, où le seul protocole qui règne c’est le code pénal. Pauvre et riches pas même combat ? Je ne crois pas, non. Il y a des castes en France. Je ne parle pas de l’essaim de journalisme et de l’attroupement médiatique qui font de DSK un inculpé à part, mais bien du fait de passer devant un tribunal normal avec des gens normaux : c’est une idée à laquelle nous ne sommes pas habitués…
Le danger de prendre partie pour l’un ou l’autre, devançant ainsi la justice : « il ne peut pas avoir fait ça », « que faisait-elle là », « c’est un complot ». Depuis deux jours, tout le monde (moi y compris peut-être) rejoue à New York SUV, chacun devenant enquêteur, psy, philosophe. Chacun de tirer ses conclusions, à charge ou à décharge d’ailleurs, la question n’est pas là. Ne pouvons-nous comprendre que quoique nous disions nous serons dans l’erreur ? S’il a commis ses actes, lui chercher des excuses est une insulte pour la présumé victime, s’il n’a rien fait, nos propos de condamnation sont un crime de plus. Et quoi qu’il soit, crime ou pas, c’est à la justice de se prononcer. La morale républicaine que j’invoque souvent devrait nous conduire à ne pas accabler même un présumé coupable ou une présumée affabulatrice. C’est peut-être le plus difficile pour nous autre citoyens, dans cette histoire, arriver à dépasser nos réflexes…
Le danger d’oublier ou pire de salir la victime : je suis effarée de l’oubli dans lequel le statut de victime présumée de cette jeune femme est tombé. Je ne reviendrais pas sur les saloperies et les clichés dont elle a fait l’objet déjà. On a eu droit même à notre philosophe de tarte à la crème aka BHL se posant des questions sur le professionnalisme de cette femme de chambre !!! Mais où va-t-on ! Et sans même aller jusqu’à parler de Tristane Banon, l’autre présumé victime, ne se demande-t-on pas pourquoi les victimes de viols éprouvent une telle difficulté à parler ? Il y aura toujours ces clichés, ces considérations sur l’habillement, le comportement, les « signes », bref tout ce qui auraient pu conduire un homme à prendre un NON (même hurlé) pour un oui. Pour une qui aura le courage de porter plainte et d’entendre pis que pendre, entre blagues salaces et méfiance sur la véracité des faits, combien se taisent ?
La discrétion et le respect, ce sont les qualités les pus difficiles à manier en la matière. Je ne dis pas que j’y arrive plus que d’autres, mais posons-nous ces questions.
18:28 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : dsk, dominique stauss-kahn, bistougate | | Facebook | | |
10/05/2011
François Mitterrand : 10 mai 1981
Un anniversaire particulier pour moi aujourd’hui. Et pour des millions d’autres français aussi.
Le 10 mai 1981 reste pour moi une date essentielle de ma vie. Rien que d’y penser, j’en ai la chair de poule encore.
C’était le premier jour de quelques années qui ont modifié la face de notre pays. Des inventaires ont été faits. D’anciens premiers ministres se sont autorisés à faire le leur, tout en expliquant que leur programme n’était pas socialiste. Ces inventaires ont oubliés tout ce que cette date à provoqué de bon pour notre société.
Une chose m’avait frappé, le jour de l’élection de François Mitterrand : la joie véritable, l’espoir incroyable qui marquait le visage de mon instituteur notamment, et de mes parents. Jamais je n’avais vu ça, et bien qu’âgé seulement de six anas à peine, je n’oublierais jamais ces visages d’une France heureuse du changement, comme libérée d’une chape de plomb.
Faut-il revenir sur les avancées sociales et sociétales que nous avons connu ? L’abolition de la peine de mort, bien entendu, augmentation du SMIC de 10%, la retraite à 60 ans, la 5ième semaine de congés payés, les lois Auroux, abrogation du délit d’homosexualité, les grandes lois culturelles…
La politique je la vois comme ça : il y a des choses qui ne vont pas, des injustices, et le seul engagement politique qui vaille c’est la volonté de changer ces injustices. Agir pour améliorer le sort des plus faibles : comment peut-on trouver une autre justification que cela à la politique ?
Alors, mes chers camarades socialistes, quand il nous sera donné de gouverner à nouveau, gardons en mémoire cette vérité. Gouverner pour continuer des politiques facteurs de souffrances et d’inégalités, gouverner pour juste atténuer la brulure d’un marché tout-puissant, c’est faire insulte à notre passé.
Moi je veux croire qu’on peut changer la vie parce qu’on le décide.
Un autre billet sur le sujet, chez mon cher Melcalex !
00:15 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : françois mitterrand, 10 mai 1981, socialisme | | Facebook | | |
02/05/2011
Exception de civilisation
Il est curieux de nager à contre courant ce matin, et de ne pouvoir me résoudre à me réjouir avec le reste du monde.
Ben Laden et mort. Et alors ?
Alors rien.
Sans revenir sur toute l’hypocrisie des formidables relations entre Ben Laden et les USA jusqu’au début des années 90, je ne vois aucune raison de me réjouir de la mort d’un homme, même criminel, sans un procès, sans une distanciation des faits.
Il y aurait plusieurs choses à dire. D’abord la mort de Ben Laden dans ces conditions concourt à faire de lui un martyr et non un criminel arrêté. Et croire que sa mort est le coup d’arrêt au terrorisme est une douce illusion (ou une manipulation…)
Mais ce qui me choque le plus, c’est la capacité de l’Humain à oublier les notions de justice et de morale. Nous sommes dans l’ère de l’exception. On est contre la peine de mort, sauf que là bon tu comprends il est quand même très très méchant. C’est la même nausée qui m’est venue quand je lisais des gens se réjouir de la mort de proches de Khadaffi, et se désoler qu’on ne l’ai pas eu lui. Qui sommes nous ? Des animaux de civilisations, venus éclairer des nations moins chanceuses, de nos lumineuses notions de démocratie et justice ? Quelle est la victoire de la démocratie à trouver que « justice est faite » là où il n’y a qu’une opération de guerre et la capture mortel d’un criminel sans permettre le moindre procès, la moindre pédagogie civilisatrice ?
Devoir s’excuser de ne pas se réjouir de cette mort me rend triste, car on mélange tout. Les symboles de justice, la vengeance des victimes, la justice expéditive.
Nous sommes à l’ère de l’exception, et l’exception c’est la fin de la civilisation.
Je me suis offusquée, dans un tout autre domaine, de ceux qui exigeaient presque l’anéantissement social de Bertrand Cantat, au nom de la mémoire de sa victime : certes il a fait sa peine etc. Mais quand même qu’il veuille bien fermer sa gueule à tout jamais et arrêter de vivre. Une exception.
Idem pour ce qui nous occupe ce jour : la justice et les procès c’est chouette et tout, mais là quand même, quel enculé ce Ben Laden, il valait mieux le buter cash. Quant aux guerres « humanitaire » à géométrie variable, qu’est-ce qui justifie qu’on intervienne en Lybie, mais pas au Bahreïn, ni en Syrie, ni dans un tas d’endroits tout à fait connu des instances Onusiennes ?
Parle-t-on de morale ? De justice ? D’humanité ? Ou juste de la protection d’intérêts particuliers ?
Soyons exigeant avec nous-mêmes, faillir à notre humanité est la seule victoire du mal.
10:04 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : oussama ben laden | | Facebook | | |
25/04/2011
(Se)Cassez (la tête)
Le début de l’année a vu venir sur le devant de la scène l’affaire Florence Cassez, à la faveur d’une nouvelle étape de la procédure judiciaire au Mexique.
Florence Cassez, vous vous en souvenez, c’est cette jeune française interpellée lors d’un coup de filet au Mexique contre une bande de kidnappeurs. Depuis son arrestation, la jeune fille n’a eu de cesse de clamer son innocence, son seul crime aurait été de n’avoir pas vu les agissements criminels de son fiancé mexicain. Ses protestations d’innocence n’ont pas convaincu la justice mexicaine, qui l’a donc condamné à quelques soixante ans de prison.
Pour les détails de l’affaire et le fait de savoir si sa culpabilité est avérée ou pas, je vous laisse seul juge : j’ai envie de dire que sa culpabilité ou son innocence ne sont pas l’enjeu de mes propos ici.
Cette affaire revêt pour moi des caractéristiques qui me font sortir de mes gonds, un peu comme à la grande époque de l’affaire Betencourt (Ingrid, pas Liliane…) Le schéma est simple : on a une jeune femme emprisonnée quelque part dans le monde, et on ne se pose pas de questions avant de faire moult pétitions, articles, associations de soutien, j’en passe et des meilleurs.
Deux choses me gênent, deux aspects plutôt.
Le premier aspect est cette promptitude (oui…) que certains ont eu à déclarer le Mexique presque comme terre ennemie des Droits de l’Homme, suite à l’incarcération de Florence Cassez, et au refus de sa libération. Avec des propos fermes et définitifs, des représentants de l’élite (hum) de notre pays ont fustigé la justice mexicaine. On a mis en doute la probité des juges mexicains, la valeur du jugement rendu. On a assaisonné d’invectives les enquêteurs de l’affaire. Pour tout dire, nous avons traité le Mexique comme un pays arriéré et non démocratique. Certains, et des plus importants, tels que Fréderic Mitterrand, Michèle Alliot- Marie, Nicolas Sarkozy, ont simplement exprimé que cette affaire Cassez était une affaire d’état, une insulte aux droits de l’homme etc.… Les propos sont graves et amateurs. Déjà on se permet de commenter l’autorité de la chose jugée, ce qu’on doit se garder de faire y compris pour notre propre justice nationale, mais là, aller expliquer à un pays comment sa justice doit fonctionner, on marche sur la tête.
D’autant que si l’on veut bien se pencher sur la question des faits, comme c’est le cas sur cet article (click click) (le lien c’est http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2011/02/16/florence-cassez-respect-pour-le-mexique.html) on pourra avoir un autre point de vue, quant à la matérialité des faits et à l’innocence de la jeune demoiselle.
L’autre aspect de cette affaire qui tend à m’agacer, est l’élévation de cette jeune fille en une sorte de sainte, de jeune vierge à protéger du grand méchant loup mexicain. Partout dans la presse française, les articles sont uniquement à décharge, et aucun ne présente l’affaire dans son ensemble, avec au moins un point de vue des victimes de ces enlèvements et meurtres. Toujours, on ne voit que Florence Cassez, joliment maquillée mais pas trop, derrière les barreaux de sa prison, et l’accent est régulièrement mis sur sa fragilité. Pour tout dire je trouverais cela sexiste, si ce n’était grotesque. Nous avions eu droit à la même antienne avec Ingrid Betencourt : Sainte-Ingrid en sa jungle…
J’aimerais que l’on ait une pensée pour les prisonniers français bien moins médiatiques. Je pense notamment à Mickael Blanc (site d’info : http://www.michael-blanc.com/) ou à Salah Hamouri (site d’info : http://www.salah-hamouri.fr/) Ce sont des prisonniers dont on ne parle quasiment jamais, dont les photos ne seront jamais affichées sur le parvis d’une mairie, et qui attendent dans des prisons suite à des procès bien moins démocratiques que celui dont a pu bénéficier Florence Cassez. Ils doivent certainement manquer de glamour aux yeux de nos autorités françaises..
Dédier l’Année du Mexique à une condamnée, c’est faire une insulte à un pays de civilisation, démocratique, et en proie à une vague de criminalité atroce…
Pour finir, en tant qu’être humain, j’aurais aimé que notre diplomatie fonctionne comme devrait le faire toute diplomatie : avec tact et discrétion, et non pas avec cette morgue et cette suffisance qui caractérise la manière sarkozyste.
Les parents de Florence Cassez aurait eu tout intérêt à faire négocier un transfèrement pour raison humanitaire, pour un rapprochement familial, plaider cela, plutôt que d’aller affronter le Mexique sur le terrain de la validité juridique de la condamnation…
Curieux choix.
23:21 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : florence cassez, diplomatie | | Facebook | | |