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01/05/2012

La haine

La campagne électorale est tendue, et certains ressentent un ras-le-bol.

Ras-le-bol de voir fuser des insultes, et ras-le-bol de propos militants, de part et d’autres.

Deux choses qui me poussent à reprendre mon clavier pour écrire.

Beaucoup d’insultes sont échangées, sur twitter notamment. Mais comment comprendre cela ? Je sais que certains sont choqués, voire dégoutés de voir des gens en traiter d’autres de salauds, de crétins, de fils de pute. Ok. J’ai envie de dire qu’on est dans une spirale de haine bien entretenue et surtout provoquée par 5 ans de mensonge, de politique économique et sociale dévastatrice. Voir jour après jour à la télévision Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Henri Guaino, Copé, Balkany, NKM, Morano, mentir et éructer à longueur de discours, c’est épuisant moralement.

En face, la mauvaise foi d’un gouvernement qui joue de la peur, de l’insécurité, qui oppose immigrés et bons français, qui n’a à la bouche que les mots burqa, excision, islam, insécurité, halal, et ce depuis des mois ! Des mois de stigmatisation d’une partie de la population, des mois d’insultes et de discours de haine. Des mois entier à entendre déblatérer sur les chômeurs volontaires, les assistés, les fonctionnaires incapables, les fraudeurs en tout genre, sur les profiteurs venus de « Noirade » ou de « Bougnoulie » manger le pain des français, c’en est trop.

Trop, et il n’y a rien à répondre à ce genre de discours, rien que le désespoir, parfois une autre forme de haine et l’insulte.

Oui, je ne sais plus quoi dire, que salaud, menteur, et autre grossièretés quand je vois Nicolas Sarkozy et ses sbires.

Je me déteste de me sentir haineuse comme ça, mais je suis arrivée au bout de mon self control, ces 5 années ont été longues et humiliantes pour beaucoup de gens, et notamment pour des gens comme moi, qui n’ont pas forcément un prénom à consonance « racine chrétienne ».

5 ans à se faire insulter, 5 ans à s’entendre dire que nous étions une civilisation inférieure, seulement propre à égorger des moutons dans des baignoires tout en excisant je ne sais qui sous une burqa. 5 ans à s’entendre dire que chômage et insécurité étaient du fait de ceux de ma « race » (mot qui n’a en plus aucun sens, mais passons...)

5 ans avec une cible sur le front, comme d’autres catégories de la population, il y a de quoi péter un plomb. Et je me demande si ceux qui s’offusquent de la tournure de cette campagne en renvoyant chacun dos à dos, s’en rendent compte ?

Je sais que c’est mal d’insulter et d’invectiver, mais ceux qui tiennent ou cautionnent des propos tels que ceux de l’UMP depuis 5 ans devraient se poser la question morale de leur propre responsabilité.

Parler du « travail qui libère » du « vrai travail » de l’identité en danger etc.… c’est simplement pousser au crime et se plaindre après.

Pour en finir, je dirais que mon ras le bol à moi, il est envers ceux qui ne prennent pas position, qui se veulent neutre jusqu’au bout, qui trouvent encore et toujours des excuses à Nicolas Sarkozy pour tout ses discours de haine sociale et raciste. A ceux là je demande, comment pouvez-vous passer par-dessus ça ? Comment votre morale d’honnête homme, d’honnête femme peut s’accommoder de cela un quart de seconde seulement ?

Je ne voulais pas de Hollande comme candidat PS parce que je ne le trouvais pas assez à gauche, mais je voterai pour lui, parce que malgré tout ce qu’on peut lui reprocher sur ses manques politiques , économique, trop ou pas assez libérale, c’est selon, jamais il n’a cherché à stigmatiser une partie de la population, à monter les gens les uns contre les autres, prenant le risque d’une guerre sociale larvée, tel que l’ose Nicolas Sarkozy.

Alors oui, je suis triste et déprimée que tant de gens aient trouvé voter pour Marine Le Pen, et encore plus pour Nicolas Sarkozy avec ce qu’il a fait et dit depuis 5 ans. Je suis triste à en pleurer de voir que ces discours de campagne, tous plus haineux les uns que les autres, trouvent encore un écho.

Je ne sais pas ce que j’attendais, peut-être une prise de conscience générale, qu’on dise tous haut et fort que la haine de l’autre ne peut être un moteur commun.

J’avais tort.

Oui parfois, quand on en a assez des crises de larmes, on s’en remet à l’insulte, pour ne pas éclater de douleur.

Et les salauds existent bien.