Aquila : séisme judiciaire

Des sismologues condamnés à 6 ans ferme, pour homicide par imprudence, pour n’avoir pas préduit le séisme de l’Aquila…

Loin d’être une victoire pour qui que ce soit, la décision de la justice italienne est une absurdité sans nom. C’est la science qu’on juge, l’opinion, la responsabilité…

Comment peut-on vivre dans une société organisée, avec des gens amenés à prendre des responsabilités, des décisions, si ces choix une fois erronés sont sanctionnées par de la prison ferme ?

Comment comprendre qu’on punisse par de la prison ferme, des gens qui n’ont fait que tenter par leurs moyens humains, donc faillible, de répondre à une question que la communauté leur a laissé en charge ?

Déjà, il était incompréhensible que des responsables de la société civile, tels que des directeurs d’école, des médecins, subissent des sanctions uniquement au regard de leur statut de « responsable ». Je ne parle bien ici que des cas où ces gens sont jugés au titre de leur fonction, qui les responsabilise, et non pour avoir de leur main, commis une erreur médicale ou un quelconque délit….

La réflexion qu’on peut se faire, avec cette judiciarisation à outrance, c’est « qui va vouloir faire le job » ? Qui va vouloir dorénavant siéger dans une commission telle que celle qui réunissant les condamnés de l’Aquila ?

Qui va prendre le risque d’émettre une opinion, si quelques années de prison sont au bout d’une éventuelle erreur ?

Qui va vouloir sauter à l’eau sauver un noyé, si le sauvetage rate et qu’on le traduit en justice ?

Qui ne risque rien n’a rien, mais on dirait que qui risque quoi que ce soit récolte l’opprobre et la prison…

La décision des juges italiens ne rendra pas les morts de l’Aquila, n’atténuera pas la douleur des familles, et ruine la vie de sept scientifiques, qui n’ont fait que leur travail, avec les marges d’erreurs que cela suppose…

Dans toutes société il faut des personnes qui osent, qui dirigent, d’autres qui réfléchissent, qui tentent des hypothèses… Si toute erreur, non volontaire, non guidée par autre chose que la volonté de faire correctement son travail, est sanctionnée par de la prison ferme, c’est un mauvais message que l’on envoie.

C’est décourager et dévaloriser des fonctions vitales de responsabilité et d’organisation…

Pour finir, et même si cela n’a pas de rapport direct, je trouve cocasse, voire amère, que ces scientifiques prennent 6 ans de ferme, pour homicide involontaire, pour n’avoir pas prédit le séisme, quand Berlusconi se promène toujours libre, les poches pleines de billets, la langue bien pendue, et des prostitués plein sa piscine. Cet homme est un mafieux, un menteur, un escroc, et rien, strictement rien ne lui arrive, la justice est incapable de l’arrêter. Quelle ironie, quand on pense au mépris que Berlusconi a eu pour les victimes de l’ Aquila, ne comprenant pas qu’ils se plaignent de « quelques jours de camping ».

Bref, on marche sur la tête.

Echange pipe contre Reverso Jaeger Lecoultre

L’idée que j’avais hier en entendant parler du “buzz” ELLE  au sujet de la fellation “ciment” du couple, c’était qu’une fois de plus on faisait dans le sensationnalisme béat pour vendre, et que dans le fond ça ressemblait bien à Elle de tenir des propos propres à faire hurler la moins féministe d’entre nous.

Puis à la lecture de l’article incriminé, je me suis dit que le problème n’était pas ELLE, mais les femmes, les hommes, et leur relation au sexe. Après tout, ELLE s’est contenté d’interroger des personnes, des témoins, et d’en rapporter les propos… Et lire des termes tels que « figure imposée », « dû » , « facteur important du développement durable » du couple, ça me laissa baba, la bouche ouverte si j’ose dire…

On parle là de témoignages, de propos rapportés… que le sujet soit ma fellation, le cunni, la sodomie, la levrette ou la brouette taïwanaise, le problème est le même : la façon dont cela est abordé. J’ai crû lire un manuel de stratégie guerrière, là où il s’agit de parler de jeu, de plaisir, de joie, de contentement d’être ensemble. ELLE n’offre aucun recul, aucune sorte de réflexion sur le sujet. On prend des propos de comptoirs de café (désolée pour les gens qui témoignent dans l’article..), on saupoudre ça d’un peu de légèreté et basta.

La seule question qui vaille d’être posée, et dans son intimité, c’est de savoir si on aime sucer ou pas, pour soi, pas pour rendre service, ou manipuler, ou monnayer je ne sais quoi. C’est étrange de lire, venant de témoignages féminins, que certaines sucent pour obtenir une décision litigieuse, ou pour récompenser monsieur d’avoir fait le repassage, la vaisselle, rangé le garage : en quoi est-ce une victoire, une fierté ? C’est au mieux ridicule ou pathétique.  Et c’est tout aussi ridicule et pathétique d’envisager la pipe comme valable s’il y a compensation par cunni en face. On est où là ? Au marché du cul, avec négociations de marchand de tapis ?

Quand à la fameuse position de « soumission » qu’on pourrait reprocher à la fellation, c’est risible. Pas besoin d’invoquer le fait qu’on tienne littéralement l’homme par les couilles à ce moment là pour se dédouaner de toute soumission. Comme s’il n’y avait qu’une seule position pour sucer son mec. Sérieux les filles (et les garçons) vous ne faites pas les pipes uniquement à genoux devant votre mec ? C’est une position que j’adore, mais c’est loin d’être la seule possible, alors venir arguer que sucer place celui qui prodigue la caresse en position d’infériorité : je ris. Il faudra qu’on songe à faire des schémas les chéris…

Tout ça pour dire à ELLE, aux interviewés de l’article, aux lecteurs, que l’acte sexuel, quel qu’il soit, fellation, pénétration anale, vaginale, triolisme et que sais-je, cet acte donc, n’a d’autre but que le plaisir réciproque. Et ce plaisir suppose de la spontanéité, du jeu, du lâcher prise, une vraie confiance… Comment autoriser même une réflexion basée sur des marchandages d’apothicaires ? (et j’ai connu des apothicaires modernes bien assez spontané pour que je n’ai pas à me poser ce genre de questions stupides…) Où sont le jeu, le plaisir, l’initiative du moment ? J’imagine certaines conversations intérieures et je sui atterrée « ok je le suce mais après c’est lui qui sort le chien ». Vous voyez le problème ?

Aimez le sexe, pour vous, pour le jeu, pour surprendre l’autre. Pas pour avoir une monnaie d’échange visant à stabiliser le couple : ça veut dire que le couple est pas terrible déjà…

La prochaine fois, nous étudierons la possibilité d’accepter une partie à trois avec son mec et une inconnue en échange d’un sac Mulberry ou d’une montre Reverso Jaeger Lecoultre.

Mon précieux....

Sur ce, have fun ! (Et sinon, Marie-Claire c’est plus sympa comme mensuel « féminin » ^^)

La haine

La campagne électorale est tendue, et certains ressentent un ras-le-bol.

Ras-le-bol de voir fuser des insultes, et ras-le-bol de propos militants, de part et d’autres.

Deux choses qui me poussent à reprendre mon clavier pour écrire.

Beaucoup d’insultes sont échangées, sur twitter notamment. Mais comment comprendre cela ? Je sais que certains sont choqués, voire dégoutés de voir des gens en traiter d’autres de salauds, de crétins, de fils de pute. Ok. J’ai envie de dire qu’on est dans une spirale de haine bien entretenue et surtout provoquée par 5 ans de mensonge, de politique économique et sociale dévastatrice. Voir jour après jour à la télévision Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Henri Guaino, Copé, Balkany, NKM, Morano, mentir et éructer à longueur de discours, c’est épuisant moralement.

En face, la mauvaise foi d’un gouvernement qui joue de la peur, de l’insécurité, qui oppose immigrés et bons français, qui n’a à la bouche que les mots burqa, excision, islam, insécurité, halal, et ce depuis des mois ! Des mois de stigmatisation d’une partie de la population, des mois d’insultes et de discours de haine. Des mois entier à entendre déblatérer sur les chômeurs volontaires, les assistés, les fonctionnaires incapables, les fraudeurs en tout genre, sur les profiteurs venus de « Noirade » ou de « Bougnoulie » manger le pain des français, c’en est trop.

Trop, et il n’y a rien à répondre à ce genre de discours, rien que le désespoir, parfois une autre forme de haine et l’insulte.

Oui, je ne sais plus quoi dire, que salaud, menteur, et autre grossièretés quand je vois Nicolas Sarkozy et ses sbires.

Je me déteste de me sentir haineuse comme ça, mais je suis arrivée au bout de mon self control, ces 5 années ont été longues et humiliantes pour beaucoup de gens, et notamment pour des gens comme moi, qui n’ont pas forcément un prénom à consonance « racine chrétienne ».

5 ans à se faire insulter, 5 ans à s’entendre dire que nous étions une civilisation inférieure, seulement propre à égorger des moutons dans des baignoires tout en excisant je ne sais qui sous une burqa. 5 ans à s’entendre dire que chômage et insécurité étaient du fait de ceux de ma « race » (mot qui n’a en plus aucun sens, mais passons...)

5 ans avec une cible sur le front, comme d’autres catégories de la population, il y a de quoi péter un plomb. Et je me demande si ceux qui s’offusquent de la tournure de cette campagne en renvoyant chacun dos à dos, s’en rendent compte ?

Je sais que c’est mal d’insulter et d’invectiver, mais ceux qui tiennent ou cautionnent des propos tels que ceux de l’UMP depuis 5 ans devraient se poser la question morale de leur propre responsabilité.

Parler du « travail qui libère » du « vrai travail » de l’identité en danger etc.… c’est simplement pousser au crime et se plaindre après.

Pour en finir, je dirais que mon ras le bol à moi, il est envers ceux qui ne prennent pas position, qui se veulent neutre jusqu’au bout, qui trouvent encore et toujours des excuses à Nicolas Sarkozy pour tout ses discours de haine sociale et raciste. A ceux là je demande, comment pouvez-vous passer par-dessus ça ? Comment votre morale d’honnête homme, d’honnête femme peut s’accommoder de cela un quart de seconde seulement ?

Je ne voulais pas de Hollande comme candidat PS parce que je ne le trouvais pas assez à gauche, mais je voterai pour lui, parce que malgré tout ce qu’on peut lui reprocher sur ses manques politiques , économique, trop ou pas assez libérale, c’est selon, jamais il n’a cherché à stigmatiser une partie de la population, à monter les gens les uns contre les autres, prenant le risque d’une guerre sociale larvée, tel que l’ose Nicolas Sarkozy.

Alors oui, je suis triste et déprimée que tant de gens aient trouvé voter pour Marine Le Pen, et encore plus pour Nicolas Sarkozy avec ce qu’il a fait et dit depuis 5 ans. Je suis triste à en pleurer de voir que ces discours de campagne, tous plus haineux les uns que les autres, trouvent encore un écho.

Je ne sais pas ce que j’attendais, peut-être une prise de conscience générale, qu’on dise tous haut et fort que la haine de l’autre ne peut être un moteur commun.

J’avais tort.

Oui parfois, quand on en a assez des crises de larmes, on s’en remet à l’insulte, pour ne pas éclater de douleur.

Et les salauds existent bien.

 

C'est qui l'ennemi déjà ?

journaliste contre BCE - VOSTFR 

Voilà qui nous dirige.
Voilà ce qu’est l’Europe.
Voilà à quoi elle sert : à rien d’autre qu’à assurer le bien-être d’instituions financières en détruisant les peuples, en les réduisant à la misère.
Populisme me direz-vous ?
Comment répondre à cette question : pourquoi la BCE oblige tout un peuple à payer pour une banque défunte, qui n’a eu ces dettes que par sa propre faute. Comment la BCE demande de faire payer par les citoyens d’un pays déjà dans le marasme, les dettes privées d’une banque privée qui a merdé de manière privé ? Pour assurer quel bien-être ? Après la Grèce et l’Italie, il faudrait peut-être mettre plus de financiers encore à la tête de nos pays européens, histoires qu’on ferme bien bien notre gueule une bonne fois pour toute, ceux qui ne se satisfont pas de cette situation ?
Oui, l’ennemi c’est la Finance, ô combien. Il faudra bien choisir son camp avant de mourir.

Richesse des uns, bêtise des autres

Demain Nicolas Sarkozy va s’exprimer. Je regarderais, pour une fois. En essayant de ne pas m’énerver.
J’attends.
J’attends de voir s’il va effectivement annoncer une hausse de la TVA, grevant un peu plus encore le budget de tout un chacun, après avoir offert des cadeaux fiscaux aussi honteux que vulgaires aux plus riches d’entre nous.
J’attends aussi de savoir s’il compte effectivement annoncer la suppression des délégués du personnel pour les entreprises de moins de 500 salariés.
Et s’il fait bien ses annonces, j’attends de voir la réaction des gens, du commun des mortels.
Si rien ne se passe, si aucun grondement ne vient, alors nous pourrons mesurer le degré d’avilissement dans lequel nous sommes tous tombés.