28/11/2010
Journée de la jupe
Jeudi dernier c’était la journée de la Dinde (Thanksgiving…), la Sainte-Catherine (oui, oui, oui…) et la Journée de la Jupe. La journée de la Jupe c’est pour dire non aux violences faites aux femmes.
Voilà.
Je n’ai pas mis de jupe (enfin j’avais une robe, mais c’était un acte purement fashion.)
Alors petit disclaimer de suite, on ne sait jamais : je suis contre les violences faites aux femmes, d’autant que je suis moi-même une femme…Voilà, ça c’est dit.
Par contre cette Journée de la Jupe et la façon dont sont menés généralement ces débats, me portent grave sur le système féminin.
Je suis une femme, ça c’est sûr. Féministe, je ne sais pas. Pas à la « mode » actuelle en tout cas. Je remercie Badinter, Veil et Halimi et la cohorte de femmes de cette génération sans qui la situation des femmes ne serait que pire encore aujourd’hui.
J’ai plus de mal avec certaines féministes actuelles, je pourrais en parler en détail, mais je crains toujours d’être maladroite. Pour autant, contentons-nous de la Journée de la Jupe pour ce billet.
Ce qui me gêne, c’est le discours généraliste d’abord, de simple refus de ceci ou cela, orchestré autour de pétitions et de campagnes de communication. On l’a déjà dit ailleurs, mais on pourra signer un milliard de pétition contre le viol que celui qui voudra violer, violera quand même, car mon opinion, ton opinion, il s’en fiche. On pourrait tout aussi efficacement faire des pétitions contre la mort, le SIDA, la pluie et…
Ce qui fonctionne c’est la justice et le droit quand ils sont à l’écoute des victimes. Ce qui fonctionne c’est de ne pas s’amuser à requalifier des viols « en simple » agression sexuelle, alors que le coupable mérite les assisses. Ce qui fonctionne c’est d’établir des peines à la hauteur de ce crime et de les appliquer. Ce qui fonctionne c’est de suivre les violeurs en prison, puis au-dehors dans leur réinsertion. Ce qui fonctionne c’est de libérer la parole des victimes, de les entendre à hauteur de leur souffrance et de ne pas tout noyer sous de trop faciles «dépôts de « main-courante », là où la puissance publique devrait s’ériger aux côtés des victimes.
C’est une des choses qui m’a gêné dans cette journée de la Jupe. Ma solidarité je veux la manifester tous les jours, et y compris dans la façon dont mes impôts sont utilisés pour améliorer la justice de ce pays.
Par ailleurs, j’ai ressenti une autre gêne, au regard des amalgames contenus dans le discours actuel. A lire les journaux, les affiches, à regarder le terme de « quartiers sensibles » s’étaler pour indiquer où se trouvent les femmes victimes de violence, je suis gênée et emmerdée même. Ce que je vois d’abord c’est une stigmatisation de plus. Je suis embêtée qu’on montre du doigt une population spécifique comme étant particulièrement sujette à violenter les femmes. Celles-ci subissent des vexations et violences dans toutes les classes sociales et dans n’importe quel quartier de ce pays, sensible ou « bourgeois » pour reprendre des termes réducteurs.
Je ne suis pas sociologue et je ne fais exprimer ici que mon opinion et un certain ressenti. Je suis toujours gênée des généralités, quelles qu’elles soient.
Je sais qu’on pourra me reprocher de n’apporter aucune solution, mais est-ce une raison pour ne pas donner mon opinion ?
19:00 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (12) | |
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Commentaires
Mais pour ce qui est de la journée de la jupe, je ne suis pas contre. Je trouve ça bien que les citoyens lambdas puissent manifester leur position sans toujours s'en remettre aux politiques élus. Comme si c'était pratique de se décharger sur des gens pour qui la majorité a voté.
C'est con à dire, c'est simpliste mais je bosse maintenant dans un quartier sensible et le fruit du hasard a fait que cette semaine, j'y étais 3 fois en minijupe. ( Mais fait trop froid maintenant) et j'avais un peu l'impression de transgresser une règle dans mon tramway.Et le premier matin, j'ai croisé deux femmes totalement recouverte de tissus noirs. L'une d'elle avait 3 ans et tenait la main de sa mère. Je n'y peut rien, ça me révolte et Jeudi matin, si j'ai mis ma jupe malgré le froid, c'est pas pour dénoncer les violences mais en pensant à cette gamine victime d'une grave dérive sectaire.
Écrit par : camille | 28/11/2010
Écrit par : camille | 28/11/2010
Écrit par : Minijupe | 28/11/2010
Écrit par : H7 | 28/11/2010
Écrit par : VP | 28/11/2010
Écrit par : Sylvie | 29/11/2010
Écrit par : Aurélie | 29/11/2010
Je pense que je te suis pas mal dans ton argumentation. Je rajoute quand même que je trouve très ironique que le symbole choisi soit un vêtement imposé, un uniforme symbole (et pas forcément de notre temps). Je serai encore plus emmerdée quand cette journée sera celle des cheveux longs ou des talons aiguilles, tiens...
Écrit par : Nekkonezumi | 29/11/2010
Si tu passes un peu de temps sur les quais du RER, tu verras des garçons et des filles qui se rendent en banlieue nord (ben oui de banlieue désolé). Quand il y a un garçon et une fille, le garçon est régulièrement en train de taper la fille, de lui tordre le bras, etc. Tout le temps je vois ça, c'est leur mode de communication. Et c'est donc ce qu'une petite nana s'attend à voir d'un garçon de son âge. Reportage TV sur les jeunes de Perpignan qui vont au bordel en Espagne. Les filles trouvent ça normal. Et celui qui n'y va pas est le puceau de service pas intéressant.
Evidemment que les pétitions ne servent à rien. Le but est de créer des conflits imaginaires entre les sexes, les classes sociales et tout ce qui voudra bien se laisser opposer, afin de détruire les solidarités naturelles, en premier lieu la famille.
C'est d'autant plus efficace qu'on aura développé dans la population le sentiment permanent qu'il y aurait des injustices à réparer, qu'il faudrait corriger, avec l'aide de certains, contre ceux qui en seraient à l'origine.
Écrit par : Monsieur O | 29/11/2010
Écrit par : elifsu | 29/11/2010
En tout cas, tu écris très bien.
Écrit par : Electra | 29/11/2010
Écrit par : Océane | 15/04/2011
Les commentaires sont fermés.