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08/04/2010

Un clown populiste


Un « nouveau venu » fait son apparition dans la sphère politique française. Enfin, nouveau n'est pas le terme exact, puisqu'il s'agit de Patrick Sébastien. Oui l'animateur  de soirées préféré de la ménagère de moins de 50 ans. J'étais passé à côté de cette information de tout premier plan, mais maintenant je la savoure avec un certain plaisir.

Je ne dirais rien tant concernant les qualités artistiques du monsieur que sur la légitimité de sa démarche.

J'ai coutume de dire que la politique nous concerne tous, ou devraient tous nous concerner, alors je ne m'amuserai pas à trouver des défauts à cette démarche sous prétexte d'un manque de légitimité.

Patrick Sébastien lance donc le D.A.R.D organisme qu'il qualifie non pas de parti politique mais de : « rassemblement humaniste et citoyen de conscience et de pression. ». Voilà, c'est ça qui m'a poussé à vous en parler.

Qu'est ce que la politique sinon l'ambition de trouver des modes de gestions et de communication qui profitent à l'intérêt général. Le hic, c'est qua nous sommes presque tous habilité à avoir une notion différente de ce qu'est cet intérêt général.

Le jeu consiste alors à prêcher chacun pour sa chapelle, toujours sous des dehors volontariste d'intérêt collectif.

Certes.

Une hypocrisie. D'autant plus pénible que la plupart du temps des leçons de morale quant à la partisannerie supposée des uns sont donnés par des professionnels du lobbying.

Voilà où je veux en venir : P.Sébastien annonce la couleur avec son groupement humaniste : il vise à être une force de pression et de proposition. Un lobby donc. Ce mot a mauvaise presse dans notre pays, du moins en apparence, car les groupes de pression savent s'agiter en coulisse pour faire pencher certaines décisions en leur faveur. Toute organisation un tant soit peu « organisée » est un groupe de pression : les agriculteurs, les laboratoires pharmaceutiques, les grands groupes industriels... Chacun visent à défendre ses intérêts.

Cela ne me gênerait pas s'il n'y avait une hypocrisie en plus : ces agissements se font souvent dans l'ombre et quand d'aucuns s'avisent d'avoir une démarche qui tend à défendre les intérêts de particuliers moins nantis, on sort l'horrible mot de « populisme ».

Je ne saurais juger exactement de la démarche de Sébastien, mais elle est décriée et moquée essentiellement parce qu'elle pas l'œuvre d'un membre du sérail, d'une autorité autorisée en somme.

Je vais faire dans le populisme, mais pourquoi défendre les petits est toujours affreux et facile, quant faciliter l'enrichissement des plus riche est œuvre de « modernisation sociale » ? Oui la pression est aussi dans le vocabulaire.

La vie est un combat de classe, encore en avril 2010, un combat entre des classes sociales qui ont beaucoup, voire trop, et d'autres qui ont si peu.

Est-ce populiste de vouloir que ça change, est-ce populiste de vouloir se mettre en nombre pour être d'un poids quelconque ?

Je ne sais rien de rien, mais je sais que les donneurs de leçons anti-populistes sont en général les plus repus.

Populisme contre lobbyisme noble alors ? J'ai choisi mon camp.

Si vous voulez avoir une vision assez drôle mais point trop erronée de ce que sont les groupes de pressions, je vous conseille ce roman de Christopher Buckley :

salles.gif

Salles Fumeurs, articulé autour d'un ineffable porte parole du lobby cigarettier.

A vous de vous faire une opinion.