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16/11/2011

C'est pour quand le bonheur néolibéral ?

En ce jour du 5ème anniversaire de la mort de Milton Friedman, des blogueurs ont adressé à des personnes connues pour leur engagement néolibéral une lettre visant à clarifier leur position. Là voici :

 

« Madame, Monsieur,

Vous vous définissez vous-même comme étant de sensibilité « libérale » sur le plan économique et c’est bien évidemment votre droit le plus strict. Vous ne verrez donc pas d’inconvénients à être sollicité afin de répondre à une simple question.

Nous, blogueurs et citoyens de sensibilité de gauche, sommes depuis une bonne trentaine d’années face à votre discours nous assurant que le libéralisme économique – ou néolibéralisme si vous préférez – va être rien moins qu’une promesse de bonheur et de liberté pour tout un chacun, humbles comme aisés, et qu’un passage, certes douloureux mais que vous nous assurez « nécessaire », par une période de temps plus ou moins difficile où serait mise en place une sévère mais juste « rigueur » économique, finira, à terme, par porter des fruits dont tout le monde sans exceptions profitera…
Disons le net : nous sommes sceptiques.
Non pas que nous mettions en doute votre bonne foi quant à ces affirmations : votre sur-présence médiatique depuis tant d’années nous a convaincu de votre sincérité. Mais tout de même, tout le monde finit par se demander, à force :
Ce fameux « bonheur néolibéral » qu’on nous promet depuis 30 ans, ça vient quand ?
Parce que dans un pays comprenant 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté et des salariés pressurés comme des citrons en permanence, et où malheureusement il semble bien qu’une fraction fort malhonnête de personnes trouvent à s’enrichir en se contentant de siéger dans des conseils d’administration, il est quelque peu délicat de percevoir les bienfaits de ces fameux « marchés » que vous défendez pourtant mordicus en dépit du bon sens.

Comme toujours, vous répondrez à cela qu’il faut « poursuivre les réformes » parce qu’on a « pas assez libéralisé » ; mais soyons sérieux : il vous faut clairement admettre que vous vous êtes plantés. Qu’en 30 ans vous n’avez pas été foutus de faire quelque chose de bien. Et que le néolibéralisme n’a conduit qu’une fraction infime de gens très riches à encore plus s’enrichir au détriment de tous les autres.
Notre question sera donc : pourquoi ne pas admettre que votre idéologie est nuisible pour la majorité, que vous vous êtes plantés, et que dans l’intérêt général vis-à-vis duquel vos idées sont objectivement nuisibles, il serait mieux que vous laissiez tomber et passiez à autre chose ?

Dans l’attente de votre réponse, veuillez Madame Monsieur agréer l’expression de nos salutations distinguées. »

Cette humble bafouille a été adressée par mail à Jean Quatremer, Eric Le Boucher, Sophie De Menthon, Laurence Parisot, Jean-François Copé, Michel Godet, Agnès Verdier-Molinié, Alain Madelin, H16, Jean-Michel Aphatie, Hervé Novelli, Laurent Wauquiez, Hugues Serraf, Jacques Attali, Jean-Marc Sylvestre, Franz-Olivier Giesbert, Pascal Salin et Monique Canto-Sperber; liste non close.
Nous attendons bien évidemment les réponses avec une certaine curiosité gourmande.

Y participent : Comité de Salut PublicOcéaneMipmipAgnèsSeeMeeSeb MussetMarcoDadavidovVogelsongIntox2007DedalusChristian, Jegoun, Bah By CC.


A diffuser au maximum !

10:14 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (6) | |  Facebook | | | | Pin it!

02/11/2011

La droite et la tarte aux mirabelles

Jusqu’à hier soir, je ne connaissais pas Valérie Rosso-Debord. Je connaissais déjà Frédéric Lefebvre et Nadine Morano, mais mon bonheur ne devait pas être complet. Valérie Rosso-Debord, c’est comme un cadeau, comme une chose improbable, tellement de droite, tellement, tellement pas racontable qu’il vaut mieux écouter :


Voilà une femme qui explique ce que c’est qu’être de droite, et qui pour appuyer sa démonstration cite ce qu’elle a fait de droite le jour de l’interview : une tarte pour elle-même. Elle a beau s’embrouiller ensuite dans ses explications, il n’en ressorts pas moins que pour elle être de droite c’est privilégier l’individualisme. Je vous laisse écouter, ça se passe de commentaire.

Le seul commentaire que je ferais, en fait, concerne mon propre ressenti, de militante de gauche depuis 20 ans (le temps passe). Je ne suis pas venu à la Gauche pour une étiquette ou une personnalité en particulier, mais pour des principes, et des sentiments.

J’avais juste la sensation que je ne pouvais vivre que selon certains principes, de partage, d’aide de main tendue et de liberté. La solidarité, la justice sociale, l’humanisme, ce sont les mots que je mets au cœur de toute action politique. C’est ce qui caractérise la gauche.

Dans le fond, je n’ai jamais pu comprendre comment une personne sensée et un minimum généreuse, consciente de sa condition d’humain tout simplement, comment une telle personne peut s’intituler de droite ? Je ne vois que de l’égoïsme et de l’individualisme dans les principes de droite. Même le beau mot de liberté est dévoyé de son sens, pour ne devenir que la liberté d’agir dans son propre intérêt.

Oui, je crois que je ne comprendrais jamais comment on peut être de droite et se dire humaniste pour autant.

Ce n’est pas faute d’avoir cherché à comprendre, notamment avec l’excellent ouvrage de René Rémond, Les Droites en France.

Je constate qu’à droite, on veut donner toujours plus à ceux qui ont déjà, enlever à ceux qui n’ont déjà pas grand-chose. Avec ce bel argument fallacieux qu’il faut être raisonnable. Des gens ventru et au chaud explique à des miséreux qu’il faut être raisonnable et se serrer la ceinture. Etre raisonnable c’est récompenser les riches de leurs crimes et erreurs, en les payant encore plus, comme on le voit en Grèce en ce moment. Être de droite c’est encourager l’individualisme, au titre que quand on veut on peut. C’est appeler assistanat des maigres subsides accordées aux laissés pour compte de la société, et qualifier d’investissement ou de nécessité les cadeaux fiscaux fais aux plus riches.

Pour finir, je citerais ces propos de Costa Gavras, que je partage pleinement :

 

« Pour moi la gauche c’est quelqu’un qui se lève chaque matin, se plante devant sa fenêtre et se dit « on va essayer d’aider les autres à devenir plus fort, pour vivre mieux. » Tandis que la droite, c’est quelqu’un qui se lève, se plante devant sa fenêtre et se dit, très pragmatique : « où sont les difficultés à vaincre ? Qu’est ce que je vais faire pour protéger mes acquis ? » Aucune générosité, aucune exaltation. »

 

22:21 Écrit par Océane | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Facebook | | | | Pin it!